À force de se passer du temps avec les chevaux, j’ai de plus en plus envie de « m’installer » et revivre au rythme de ma saison d’accompagnatrice touristique dans les Alpes. Les discussions avec les collègues en formation BPJEPS vont bon train et je me renseigne sur leurs lieux, leurs clientèles, leurs manières de faire. Ils sont tous très différents : certains vivent avec leurs troupeaux, d’autres louent des chevaux pendant la saison estivale afin de proposer plus d’activités, certains ont hérité, d’autres se sont endettés. De ces échanges, je retiens l’importance de diversifier au maximum ses activités ou de proposer quelque chose de vraiment différent et d’être, quoiqu’il arrive, fidèle à ses valeurs. C’est elles qui donneront la saveur en plus et permettront la pérennité du centre équestre.
Pour notre part, nous savons que nous avons besoin d’une « nature grandiose » pour permettre un véritable dépaysement. Bien que les centres équestres en zone péri-urbaines semblent être les plus viables financièrement parlant, je nous vois plus gérer une structure de tourisme, loin du bruit du monde.
Par curiosité, je parcours les annonces sur les sites d’immobiliers équestres et je tombe sur une écurie que je connais, à quelques minutes de la maison de vacances de ma plus ancienne amie. Au Bout du Monde : sur la côte du Finistère Nord, sur le littoral de la mer d’Iroise. Comme nous n’avons rien à perdre et que le lieu semble superbe, j’envoie un message à la propriétaire, qui me répond rapidement et nous invite à venir visiter.
1er avril 2019 : nous enfourchons nos vélos et prenons le train jusqu’à la gare de Rennes. Un TER nous amène en deux heures à Brest et de Brest nous roulons 3 heures sur les petites routes du Finistère : nous avons le temps et la balade est magnifique.
La visite est très inspirante : tout est en fleurs, la lumière est belle et met en valeur les installations qui sont irréprochables. Ayant passés de nombreuses vacances dans les environs, nous ne pouvons que nous projeter sur ce lieu incroyable. La propriétaire partage nos valeurs et nous restons deux bonnes heures à échanger au sujet de son activité et des raisons qui la pousse à vouloir se séparer de ce qui nous semble être le paradis.
Sur le chemin du retour, nous imaginons tout ce que nous pourrions faire sur ce lieu et dès notre arrivée, nous nous pencherons sérieusement sur les chiffres : nous devons trouver un modèle économique viable pour nous permettre d’acquérir cet endroit magique !